Penchée sur le vide

Prise d'une dépression qui la tiraillait, Enpia se dirigea vers la loggia, espérant que personne ne s'y trouverait à ce moment là. Heureusement, personne en vue. Ca faisait longtemps qu'elle y pensait, mais cette fois sa tristesse et sa rage étaient tels qu'elle se sentait prête. Des larmes coulaient sur ses joues. Elle se pencha sur la rembarde. Le vide était si présent, qu'elle eut peur tout d'un coup de ce qu'elle allait faire. Mais se souvenant de son passé, de tout ce qu'elle avait enduré ces dernières années, elle monta debout sur la rembarde, scruta le vide en se disant qu'elle ne verrait jamais ce magnifique paysage...

[Ah non ! Ca va pas se passer comme ça !]

*Il y a de plus en plus de monde ici !*

Voilà ce qu'avait pensé Funuki au chateau, et ce pourquoi elle était venue à la loggia. Se déplaçant à petits pas, elle savourait doucement le sentiment de la solitude, qu'elle n'avait jamais beaucoup ressenti jusque là.

*Ce calme, ce silence...*

Tout celà était propice aux pensées qui l'agitaient intéroeurement. elle sourit en pensant qu'ici elle pouvait y penser librement. Aussi, quelle ne fut pas sa surprise en voyant, penchée par dessus la rambarde, Enpia, dont le desespoir était clairement affiché sur le visage. Elle pesa la pour et le contre, inconsciente que la vie de sa camarade était peut-être en jeu.¨Puis elle s'en rendit compte et cria.

"Arrête !"

Sa voix était froide et cassante.

Surprise d'entendre crier dans son dos, Enpia se retourna brusquement, perdu l'équilabre, et faillit tomber. La peur de mourir la prit au coeur, et elle se rendit compte que, finalement, elle n'était peut être pas si prête que ça... Encore tremblante de la peur qu'elle avait eue, mais sans descendre de la rembarde, elle vit Funuki, encore plus petite et chétive qu'à son habitude (en tout cas à ce qu'en pensait Enpia).
"Toujours là au mauvais moment... Je vais commencer à croire que tu me suis!"

Funuki fut paniquée lorsqu' Enpia faillit tomber, mais elle était trop loin d'elle pour l'aider et alors elle n'en montra rien. Elle arriva vers elle, la prit par le bras et la forca à descendre d'une poigne pas très forte mais décidée.

"Vous ne valez pas la peine que je vous suive. Vous ne devez pas mourir pour autant..."

Elle lui sourit, et c'est seulement dans ce sourire que se lisait la joie qu'elle n'ai pas sauté.

Rassurée par le sourire rassurant (jme répète un peu là non?) que lui fit Funuki, Enpia se laissa faire et descendit de la rembarde. C'est à ce moment là qu'elle se rendit compte qu'elle aimait tant la terre ferme. Elle se prit à apprécier Funuki, pour sa gentillesse, pour son sourire apaisant... Depuis longtemps elle n'avait pas eu de pensées positives au sujet de quelqu'un autre qu'elle même, et depuis longtemps elle s'était tenue à l'écart des autres, se sentant toujours supérieure à tous.
Mais la preuve de gentillesse de Funuki, même si Enpia l'avait toujours considérée et traitée comme une moins que rien, petite et indignifiante, avait changé totalement son état d'esprit (juste envers elle, faut pas rêver, je vais pô changer tout le perso juste pour tes beaux yeux!^^).
"Je crois que je t'avais sous-estimée"
Et, faisant un effort surhumain:
"Excuse-moi. J'aimerais qu'on soit amies"

(Oh ben mince alors !)

Déstabilisé par les mots d'Enpia. Le teint de Funuki avait rosi, elle s'empressa de détourner la tete, ne voulant le montrer pour rien au monde. Ce fut dans un murmure qu'elle la remercia.

"Merci beaucoup..."

Puis, la seconde fois, elle fut achevée. Quoi ? Elle voulait devenir amie ? Ca faisait tellement longtemps qu'elle n'avait entendu ça, ça lui semblait si lointain... Sur le coup, elle ne sut quoi dire. Avant d'acquiescer avec bonheur.

"Oui..."

Lasse de tous ces bons sentiments, et voulant plus de haine et de mépris, Epia décida que cette conversation avait assez duré. Pour rien au monde elle n'aurait continué à raconter ces gentillesses, surtout à s'excuser, et elle voulait partir et oublier cette faiblesse le plus vite possible.
Le teint de Funuki avait très vite viré au rouge tomate, ce qui suscitait chez Enpia pleins de remarques cinglantes,que bien sûr elle allait garder pour elle, Funuki était quand même son amie!
"Bon ben... Je vais m'en aller... Merci encore!"
Elle avait envie de la mieux la remercier, mais si elle parlait plus elle dirait quelque chose de méchant. Donc elle préféra s'en aller, descendre le plus vite possible, et s'isoler pour réfléchir à ce qui venait de se passer. Elle commença à partir, mais passant devant Funuki, elle ne put s'empêcher de dire:
"Arrête de rougir, ça te fait ressembler à un cochon!"
°°Merde!!°°

(Mais euh.. je m'étais caché !)

Funuki détailla alors Enpia, curieuse de sa réaction.

*Peut-être qu'elle ne peut s'en empêcher...*

Il fallait dire qu'elle la comprenait, et qu'elle aussi avait les lèvres tiraillées par l'envie irrésistible de dire quelque chos ede méchant. Mais, sachant mieux que personne retenir émotion et mots; Elle ne dit rien de ce qu'elle pensait et décida de partir.

"Bye !"